Pentecôte : témoigner avec respect
Les fidèles étaient nombreux ce samedi 7 juin à rejoindre la Cathédrale à la tombée du jour pour célébrer la Vigile de Pentecôte 2025. Assis aux premiers rangs, 27 personnes s’apprêtaient à recevoir le sacrement de la confirmation.
Alors qu’à l’extérieur le temps était gris et que la pluie mouillait les célèbres pavés de Tournai, l’atmosphère à l’intérieur de l’église-mère de notre diocèse était chaleureuse et accueillante pour cette fête de Pentecôte. Si l’édifice était d’abord plongé dans la pénombre, ce n’était que pour devenir plus lumineux au fur et à mesure de la célébration. La musique a suivi le même chemin, depuis le calme chant d’entrée, entonné a capella par la petite mais très belle chorale, jusqu’au Laudate Dominum de clôture repris avec force par toute l’assemblée.
Cette célébration diocésaine est pour notre diocèse un rendez-vous annuel incontournable. Pour l’occasion, la Cathédrale était remplie et certains, prêtres comme fidèles, avaient parcouru une bonne partie de la province pour être présents. Dans l’assemblée, quelques écharpes blanches signalaient la présence de néophytes, baptisés lors de la Veillée pascale.
Être témoins avec respect
S’adressant aux confirmands dans son homélie, Mgr Harpigny a abordé la question du témoignage: «En recevant aujourd’hui la Confirmation, le Don de l’Esprit, il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer dans notre cœur. C’est un chemin qui est très long –le nombre d’années qui nous reste à vivre– et on se dit: sur tout ce chemin, quels sont les gens que je vais rencontrer, quelles sont les personnes que je vais aimer et qui vont m’aimer, et avec qui peut-être je vais faire un chemin, [être] un témoignage du Christ?» Et sur ce chemin, le chrétien n’est jamais seul: «L’Église, comme Peuple de Dieu, comme on dit dans la Bible, c’est ça. C’est un groupe énorme, on ne se connaît pas tous. Ça dure depuis des siècles, il y en a encore pour un bout de temps. Et on est en communion avec tous ceux qui sont passés par la Mort pour vivre avec Jésus dans le Ciel.»
«Devenir Chrétien», a-t-il ajouté, «ce n’est jamais s’enfermer dans une bulle. Ce n’est jamais se considérer comme étant sauveur. Ce n’est jamais non plus imposer ses vues comme si c’était ça, vivre. C’est partager ce que l’on croit être important et le partager avec tous ceux que l’on va rencontrer tout au long de notre vie.»
«Quand on reçoit l’Esprit Saint, on peut témoigner et on peut comprendre un peu comment le monde fonctionne», a encore expliqué notre évêque. «Si on est vraiment persuadés que l’Esprit nous habite, que Dieu demeure en nous, on essaye de le partager avec respect et avec doigté, dit l’apôtre Pierre. C’est cela, le témoignage qui est attendu de nous. Ce n’est pas essayer de convertir, convertir, convertir, par le matraquage du cerveau, ça ne sert à rien et ça rend les gens malades et nous aussi.»
Soyez marqués de l’Esprit Saint
La Vigile de Pentecôte est une célébration solennelle, durant laquelle plusieurs confirmands reçoivent le sacrement de confirmation. Cette année, ils étaient 27, de tous les âges, à se lever à l’appel de leur nom comme les disciples ont répondu à l’appel de Jésus. Debout, ils ont fait leur Profession de Foi et ont renoncé au mal, imités juste après par le reste de l’assemblée. Mgr Harpigny et les prêtres présents ont ensuite imposé les mains, «un geste traditionnel dans la Bible pour demander le Don de l’Esprit», comme l’a souligné notre évêque. C’est ensuite accompagnés de leur parrain ou marraine qu’ils se sont avancés au pied de l’autel pour recevoir l’onction du Saint Chrême.
Pour les néophytes présents, c’était aussi l’occasion de remettre leur écharpe blanche. Celle-ci leur a été remise lors de leur baptême à la Veillée pascale et ne les a plus quittés depuis. Désormais, ils peuvent être considérés comme des fidèles à part entière.
C’est une assemblée unie qui a reçu l’aspersion baptismale avant de vivre la liturgie eucharistique. Et pour poursuivre ce moment de communion, tous étaient invités à rejoindre l’Évêché pour clôturer ce moment par un verre de l’amitié.
Marie Lebailly
