Soutien psychothérapeutique pour les victimes d’abus

Les victimes reconnues d’abus sexuels au sein de l’Église reçoivent un soutien pour des soins psychothérapeutiques

Lors de la journée de rencontre avec les victimes d’abus sexuels dans l’Église catholique, la Fondation Dignity a annoncé un soutien supplémentaire de 3.000 € pour chaque victime reconnue. Ce soutien vise à rendre les soins psychothérapeutiques plus accessibles, dans l’attente d’un cadre légal définitif pour les victimes d’abus sexuels, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église.

Jessika Soors, coordinatrice nationale de la Fondation Dignity : « Ces derniers mois, nous avons travaillé à un soutien supplémentaire pour les soins psychothérapeutiques. Cette demande est venue directement des victimes. C’est pourquoi elle était une priorité et un thème central de la journée de rencontre d’aujourd’hui. Le passé ne peut être effacé, mais ce soutien supplémentaire est une étape urgente et nécessaire vers une meilleure reconnaissance et un meilleur accompagnement. »

Le soutien aux victimes d’abus sexuels dans l’Église n’est pas nouveau. Les victimes reconnues d’abus historiques reçoivent, lors de la conclusion d’une convention de transaction, une compensation financière comprise entre 2.500 € et 25.000 €, sur la base des montants fixés en 2012 par le Parlement fédéral, selon la jurisprudence belge. L’une des nombreuses recommandations des commissions parlementaires en 2024 était la création d’un nouveau cadre juridique et financier pour toutes les victimes d’abus sexuels, dont le soutien psychothérapeutique constitue un élément essentiel.

Également nécessaire : un nouveau cadre juridique

La Fondation Dignity et l’Église catholique appellent le Parlement et le gouvernement à élaborer sans délai un cadre législatif global qui garantisse à toutes les victimes d’abus sexuels l’accès à la reconnaissance et au soutien nécessaires, comme l’ont souligné à plusieurs reprises le Parlement flamand et le Parlement fédéral dans leurs recommandations. L’Église est disposée à contribuer à la réparation des victimes, mais elle ne peut et ne doit pas être à la fois juge et partie.

« Le travail n’est pas terminé », déclare Jessika Soors. « Le Parlement et le gouvernement ont une tâche importante à accomplir pour élaborer un nouveau cadre juridique. Celui-ci doit reposer sur des critères objectifs, sur la jurisprudence en vigueur, sur des procédures transparentes et justes, ainsi que sur des principes sociétaux largement reconnus, afin de garantir un traitement correct et équitable pour toutes les victimes. »

L’archevêque Luc Terlinden souligne que l’Église continue d’assumer ses responsabilités :
« L’Église reconnaît l’urgence et la profonde souffrance des victimes d’abus sexuels en son sein. Ce soutien est un nouveau signal tangible dans un processus plus large de réparation et de prise de responsabilité. »

Le soutien est financé par les diocèses et les congrégations religieuses, avec un budget total pouvant atteindre plus de 2,5 millions d’euros. La mise en oeuvre et la coordination sont assurées par la Fondation Dignity. Les victimes reconnues d’abus sexuels au sein de l’Église qui souhaitent bénéficier de ce soutien peuvent se manifester jusqu’au 31 décembre 2026 via
info@dignitybelgium.be. Toutes les victimes reconnues seront également contactées par courrier.

Une politique plus large

Ce soutien s’inscrit dans une politique plus large. Lors de la journée de rencontre, d’autres thèmes ont également été abordés. Le rapport annuel le plus récent a été présenté aux victimes et est désormais disponible en ligne. Au cours de l’année dernière, 59 nouveaux signalements d’abus sexuels au sein de l’Église ont été enregistrés. Dans les semaines à venir, plusieurs moments commémoratifs pour les victimes auront lieu à Bruxelles, Anvers et Liège. Plus tard cette année, la coordinatrice nationale Jessika Soors présentera le nouveau plan d’action contre les abus sexuels au sein de l’Église, auquel les victimes ont pu contribuer. Enfin, un dialogue plus professionnel entre les victimes et l’Église sera mis en place, en collaboration avec l’asbl Mediante.

18/10/2025
Service d’information et de presse de la conférence des évêques de Belgique

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