Toussaint, un appel à la sainteté
Si l’Église catholique célèbre chaque 1er novembre tous les saints, qu’ils soient canonisés ou non, elle appelle aussi durant cette fête tous ses membres à la sainteté.
Chaque 1er novembre, l’Église catholique fête tous les saints. Au IVe siècle, en Orient, une fête célèbre tous les martyrs. Elle avait lieu le vendredi de Pâques. Une fête similaire était organisée par les Byzantins vers le IIIe-IVe siècles le dimanche suivant la Pentecôte.
Quelques siècles plus tard, sous le règne du pape Boniface IV (608-615), les saints martyrs sont officiellement reconnus par l’Église. Le jour choisi pour la fête des martyrs est alors le 13 mai. Il faudra attendre encore quelques siècles, vers 835, pour que la date du 1er novembre soit définitivement choisie comme fête de tous les saints.
De locale, cette fête s’étend désormais à toute l’Église d’Occident. Les Orthodoxes continuent de la célébrer le dimanche qui suit la Pentecôte tandis que les Protestants refusent toute vénération particulière des saints.
Une fête pour tous les saints
Dans son Dictionnaire de liturgie, Mgr Robert Le Gall explique: «Cette célébration groupe non seulement tous les saints canonisés, c’est-à-dire ceux dont l’Église assure, en engageant son autorité, qu’ils sont dans la Gloire de Dieu, mais aussi tous ceux qui, en fait et les plus nombreux, sont dans la béatitude divine. Comme la fête de la dédicace, la Toussaint donne un avant-goût de la liturgie éternelle, celle que la liturgie de la terre inaugure (cf. Vatican II, Constitution sur la sainte Liturgie, n° 8).»
Mais qu’est-ce qu’être saint? Marie-Christine Bernard en donne une définition étymologique dans son ouvrage Au rythme des fêtes chrétiennes: «Le terme hébreu dériverait d’une racine qui signifie ‘couper, séparer’. Est saint, ou sacré, ce qui se trouve séparé du reste considéré alors du même coup, par opposition, comme étant profane. Et ce qui est ainsi séparé l’est pour servir à se relier à l’au-delà, au Très-Haut.»
L’Évangile lu pendant la célébration nous donne une explication de la sainteté. En effet, en lisant les Béatitudes, nous comprenons que, pour être saint, il nous faut accueillir la Parole de Dieu, lui être fidèle et avoir confiance en Lui. La sainteté, c’est aussi la bonté, la justice, l’amour, le pardon et la paix.
Marie Lebailly
Sources:
BERNARD Marie-Christine, Au rythme des fêtes chrétiennes. Une année à méditer, éditions du Cerf, 2014
FERY Robert, Jours de fête. Histoire des célébrations chrétiennes, éditions du Seuil, 2009
Dom LE GALL Robert, Dictionnaire de liturgie, éd. CLD, 2001
SAROT Louis, La Toussaint (Blatonienne) et le culte des saints. Approche historique et religieuse du patrimoine artistique d’églises et chapelles des communes de Bernissart, Belœil, Péruwelz, chez l’auteur, 1995.