Cette année, notre diocèse fête le 50e anniversaire des premières ordinations diaconales. Pour (re)découvrir la richesse du diaconat, nous vous proposons plusieurs témoignages. Parmi ceux-ci, celui de Patrick Brison, diacre au service de l’UP de Soignies-Le Rœulx.
« Au cœur du Service Public de Wallonie (1), dans un emploi administratif, j’ai chaque jour la joie de rencontrer des collègues aux horizons les plus divers. La richesse du monde du travail, c’est certainement la diversité de chacun, selon son parcours, sa perception de la vie, sa personnalité. Cela peut être significatif pour notre Eglise, une présence dans notre monde actuel. Lors de mon ordination, une petite délégation était venue pour l’évènement, d’autres y étaient présents avec leur cœur. C’est toujours avec beaucoup d’émotion que je pense à ces collègues qui se sont déplacés parfois de très loin pour rejoindre notre communauté. Même si cela pouvait paraître étrange pour certains, ils voulaient signifier leur amitié.
Être là dans un monde en toute discrétion, où Dieu est souvent absent ou mal perçu, un peu comme une personne relais au sein d’une équipe. Il n’est pas rare que l’on me confie quelque chose de particulier, ou que l’on me demande ‘tu sais prier pour telle chose ou telle chose ?’ et dans les situations plus particulières de dire de moi-même ‘je vais porter cela dans ma prière’.
Une présence parmi une des périphéries de notre monde comme le souhaite notre Pape François. Cette même présence ainsi que notre attention vis-à-vis de nos frères et sœurs, chrétiens ou non, nous est détaillée dans l’Evangile de Matthieu 25,34-45. Une fonction d’écoute : prêter attention à ce que l’autre nous dit, et qu’il ne trouve peut-être pas d’oreille pour l’entendre ; ou tout simplement une précision sur une chose parfois mal comprise. Je dois ici vous faire part de l’extraordinaire humanité et de l’immense respect que je rencontre sur mon lieu de travail.
Au fil des jours, ce qui caractérise sans doute le diaconat : l’accueil de chacun et surtout du plus petit. C’est dans les plus grandes pauvretés que l’on rencontre les plus belles richesses. Les visites en maisons de repos ‘J’étais malade et vous m’avez visité’ (Mt 25,36), les préparations de mariages ou de baptêmes, les pèlerinages à Lourdes ou à Banneux, les nombreux contacts avec les Confrères de St-Vincent sont l’occasion de rencontrer des personnes qui sont souvent à la périphérie de nos communautés. Partager un peu de temps avec elles au nom du Christ Serviteur change la relation avec ces personnes, les contacts deviennent plus humains, et le terrain devient sans doute plus favorable à l’Evangile !
Comme dans tout service d’Eglise, il est important de s’entourer d’une équipe. Ma première co-équipière, c’est mon épouse qui adapte notre horaire en fonction des diverses rencontres prévues. Quand nous avons un peu de temps, il est donc primordial pour nous deux de passer des congés en dehors de toute vie publique. En quelque sorte, un team building.
La joie d’être diacre est vraiment une grâce ! »
(1) SPW Mobilité et Infrastructures – Direction du Support Juridique et de la Domanialité