Visiteurs : le retour de la rencontre d’Erpent

Visiteurs : le retour de la rencontre d’Erpent

Tous les deux ans, les Visiteurs de personnes malades, âgées, isolées, handicapées des diocèses et vicariats de Belgique francophones se retrouvent au Collège Notre-Dame de la Paix à Erpent (Namur). Plus de 200 personnes ont participé à l’édition 2021.

14 02bis Erpent« Oh quelle magnifique journée ! Je suis hyper heureuse d’y avoir participé et ça m’a rendue heureuse. Merci pour cette superbe organisation sans failles. Je vais m’abonner à la revue des visiteurs. »

Ces quelques mots d’une participante nous donnent une belle approche de la journée du 2 octobre dernier, où dominait la joie de se retrouver après tant de difficultés liées à la pandémie. Une journée rythmée par les chants de Sabine Van Den Abeele et en particulier par le « fil rouge » de ce refrain : « Tu nous fais, ô Seigneur, des témoins de ton amour pour chanter ton nom par toute la terre. »

Animée par Nicolas Dumont, de l’équipe des Visiteurs du vicariat de Bruxelles, et l’abbé Philippe Coibion, vicaire épiscopal de la diaconie dans le diocèse de Namur, cette journée était placée sous le thème « La prière, un chemin de vie et de fraternité ». La réflexion a été nourrie par deux intervenants.

« Essayer, c’est déjà prier »

Bibliste et aumônière aux cliniques Saint-Luc à Bruxelles, Marie-Thérèse Hautier voit les visites comme une oasis au milieu du désert. Elle a voulu faire partager ses intuitions à propos de la prière, par un exposé très structuré mais qui a laissé une belle place à l’humour et aux petites histoires qui captent l’attention… Le mot prière, dit-elle, vient du latin precari qui a donné précarité. La prière nous fait sortir du « moi tout seul ». Il nous faut prier « ici et maintenant », en restant nous-même : « Quand je marche, je marche, quand je prie, je prie… ».

Et puis la prière doit s’inscrire dans le désir, l’élan, la soif. C’est aussi un temps d’écoute, durant lequel nous devons laisser de côté nos ouragans, délivrer notre conscience de ce qui nous inquiète.

Prier c’est aussi bénir : il nous faut d’abord bénir (ce qui signifie « dire du bien ») avant de demander.

Vient alors la question : combien de temps faut-il prier ? « Évitons le blabla, dit Marie-Thérèse Hautier : plutôt qu’une prière interminable, privilégions une prière durable. » Et prier en disant quoi ?

Pas nécessairement de grandes phrases, dit notre témoin qui ne répugne pas à la prière répétitive, comme celle du chapelet : quand la mémoire fera défaut, ce sont ces prières toutes simples, comme le Je Vous salue Marie ou le Notre Père, qui reviendront. Dans le temps de questions-réponses en compagnie du second intervenant, Marie-Thérèse dira encore : « Essayer de prier, c’est déjà prier… »

« Le pèlerin est le porteur des prières de l’autre »

La prière, Sébastien de Fooz, lui aussi aumônier en milieu hospitalier à Bruxelles (aux cliniques Saint-Jean), l’a également expérimentée, mais dans un contexte fort différent. Pèlerin au long cours, il a parcouru à pied des milliers de kilomètres, vers Saint-Jacques de Compostelle, Rome, Jérusalem… et même Bruxelles. Parti pratiquement sans le sou, il s’est abandonné à la Providence et a accepté de se « désenclaver de ses certitudes ». Et au fil des rencontres, il s’est forgé une conviction : « Le pèlerin est le porteur des prières de l’autre ».

Il a ainsi rencontré dans une taverne un des auteurs du massacre de Srebrenica, qui lui a demandé de prier pour lui. Et un soldat gardant le mur de séparation entre la Palestine et Israël et victime d’un attentat kamikaze dans un bus. Ou un muezzin qui l’a recueilli quand il était à bout de forces dans le désert d’Anatolie et qui a vu en lui son fils mort quelques années plus tôt…

L’équipe interdiocésaine des Visiteurs

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