L’abbé Léon Jous nous fait découvrir l’église Saint-Géry de Marche-lez-Ecaussinnes (UP de Braine-Ecaussinnes).
Cette modeste notice n’a pas la prétention de faire l’histoire religieuse du village mais de mettre à la portée de tous un certain nombre d’éléments susceptibles d’intéresser ceux qui habitent Marche ou qui visitent le village.
Description de l’église actuelle
Située au centre du village, elle surplombe la Grand Place. Comme la plupart des églises rurales, l’église Saint-Géry est encore entourée de son ancien cimetière, aujourd’hui désaffecté et entouré d’un muret le séparant de la place.
Les fonts baptismaux
Ils sont constitués d’une cuve octogonale en pierre bleue ciselée, monopédiculée et à multiples moulures, dont le diamètre est de 91 centimètres.
Une décision épiscopale datée du 25 janvier 1845 enjoint de clôturer les fonts baptismaux pour les protéger du vandalisme et de l’irrespect. Les fonts baptismaux ont donc été protégés par une grille en fer, dessinée par Mr Rimbaut, en son temps professeur d’archéologie au Séminaire de Bonne-Espérance et exécutée par le maître serrurier de Marche, Adolphe Hecq, décédé en 1858.
Le couvercle des fonts baptismaux a été placé en 1951 et est l’œuvre de l’orfèvre Devroye, de Bruxelles. Il a coûté 19.500 francs (487 euros) et a été payé par les dons des marchois.
Il est à noter que le bénitier, à l’entrée de l’église, est de même style que les fonts baptismaux. Situé à un mètre de hauteur, il a 53 centimètres de diamètre. Il a été fixé à une colonne par Jules Nicaise durant la guerre 1914-1918.
Malencontreusement placée derrière les fonts baptismaux, se détache de la muraille une énorme dalle funéraire, en acrinite des Ecaussines, de 2,80 mètres de haut sur 1,10 mètre de large et 25 centimètres d’épaisseur. C’est celle du seigneur de Marche (Pierre de Vooght dit de Gryse) et de son épouse. Cette pierre est entourée des écussons armoriés des familles des défunts.
Surplombant les fonts baptismaux, nous avons :
- Le jubé
Situé à 5 mètres de haut, il s’appuie sur six colonnes de pierre bleue et renferme des orgues attribués au Nivellois Gheude qui y installa des orgues entre 1861 et 1867. Ces orgues contiennent 635 tuyaux et ont été pourvus d’une soufflerie électrique depuis le 7 février 1926, grâce à la générosité d’Edouard Soupart. On accède au jubé et au clocher par un escalier situé dans la petite chapelle d’hiver, aménagée il y a quelques années, à gauche des fonts baptismaux.
- La chaire de vérité
Adossée à un des piliers proches du transept (côté droit en entrant) elle est en bois sculpté, ornée de deux médaillons (l’un de Notre Seigneur. – l’autre de la Vierge) et surmontée d’un abat-voix. Cette chaire de vérité date de 1738.
Les nefs latérales
A l’entrée de l’église à gauche, se trouve un tableau représentant Notre-Dame de Grâce et à droite un petit autel mettant en valeur les statues de sainte Thérèse et saint Antoine qui semblent avoir grand crédit auprès des Marchois si l’on en juge d’après les cierges d’offrande qui brûlent devant ces statues.
Des lambris en bois très clair courent le long des murs et mettent en valeur les remarquables pierres tombales qui sont dressées contre, en particulier celles des anciens pasteurs du lieu ainsi que celles de la famille de Héripont qui datent du XVIe siècle.
Au milieu des nefs latérales, et adossés aux parois, se situant en vis-à-vis, nous trouvons les deux confessionnaux. Celui de la nef droite est l’œuvre de Mynaire, maître menuisier de la ville de Soignies, qui le fournit le 31 octobre 1782 au curé Maillart.
Les statues
Avant le dernier Concile, de nombreuses statues de saints de valeur artistique très inégale « encombraient » l’église, comme partout ailleurs. A droite, sur des socles adossés aux piliers des nefs, on trouvait le sacré Cœur, saint Eloi, sainte Thérèse et saint Antoine l’Ermite. A gauche, l’Immaculée Conception, saint Roch et saint Antoine de Padoue.
Pour des raisons de sécurité, certaines de ces statues furent momentanément mises à l’abri du vandalisme dans la cure (celle de saint Anne, du XVIe siècle et celle de saint Antoine l’Ermite, du XVIIe siècle). Depuis quelques années, ces deux statues se trouvent déposées par la fabrique d’église de Marche dans le Musée du Chapitre (Trésor de la collégiale de Soignies). La statue de saint Géry, patron de la paroisse, se trouve toujours dans l’église, bien scellée au premier pilier de la nef centrale, à gauche, près du transept. A ces statues, nous devons encore ajouter celle de saint Joseph.
Le chemin de croix
En janvier 1844, il est fait mention d’une approbation d’un chemin de croix dans l’église. En séance du 2 mars 1851, le Conseil de fabrique approuve la donation d’un chemin de croix peint sur bois et offert par le curé Dubois.
Les chapelles du transept et les autels latéraux
Chacune de ces chapelles est ornée d’un autel en bois, de style baroque. Ces autels ont été exécutés en 1738 et ont la même forme : quatre colonnes s’appuyant sur une table d’autel et soutenant une corniche surmontée elle-même d’une colombe, symbole de l’Esprit Saint, d’où s’échappent des rayons d’or.
- La chapelle de droite
Elle conserve évidemment dans son tabernacle les hosties consacrées. Son autel est dominé par une statue du Christ-Roi. Cet autel a été restauré au début du siècle dernier. On y trouve un très beau Christ aux outrages en bois sculpté, un enfant Jésus de Prague et une statue de saint Joseph, sans omettre une statue grandeur nature de saint Paul.
- La chapelle de gauche
Au-dessus de l’autel consacré à la Vierge Marie, se trouve une statue la représentant les bras largement ouverts. Faisant face à l’autel, se trouve un troisième confessionnal et deux statues en plâtre, l’un représentant saint Pierre et l’autre Notre Dame de Lourdes.
Abbé Léon Jous