De chair et de bois, Vierges à l’Enfant en Hainaut

De chair et de bois, Vierges à l’Enfant en Hainaut

Le CHASHa nous dévoile la nouvelle thématique de sa prochaine exposition.

26 01 Expo Vierge lEnfant
« On ne compte plus les statues disparues et les chapelles abandonnées au cours des quatre dernières décennies. L’indifférence, l’abandon de beaucoup de traditions pieuses ont fait plus de ravages dans notre patrimoine que la Réforme et la Révolution ». Tels étaient les mots d’introduction rédigés par Josée Mambour dans son ouvrage La Vierge à l’Enfant dans la sculpture en Hainaut, paru en deux volumes en 1981. Ce constat, fort heureusement pour le patrimoine en question, se doit d’être nuancé et actualisé au vu des initiatives entreprises depuis lors. Quatre décennies plus tard, on peut en effet compter sur l’expertise de diverses institutions, établies de longue date comme l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA), ou plus récemment fondées comme le Centre d’Histoire et d’Art Sacré en Hainaut (CHASHa asbl) et le CIPAR (Centre Interdiocésain du Patrimoine et des Arts Religieux).

Pour sa nouvelle exposition 2022 (prévue initialement pour 2020), le CHASHa a travaillé sur une rétrospective des recherches de Josée Mambour sur la Vierge à l’Enfant. Près de 40 ans après publication, il semblerait que la sculpture hennuyère, ou tout du moins conservée dans le Hainaut, ait été boudée par les spécialistes. Bien que la ville de Tournai s’impose comme centre de production et d’influence, aucune étude exhaustive portant sur l’ensemble du territoire hennuyer n’a été initiée. L’oeuvre de Mambour reste dès lors d’actualité pour faire redécouvrir ce patrimoine riche et de qualité. Sur base du corpus qu’elle avait réuni, environ une centaine de statuesen bois ont été sélectionnées. Un premier tri sur base du discours de l’exposition a permis d’établir une liste d’une soixantaine d’oeuvres à rechercher, étudier, analyser et éventuellement choisir d’exposer.

Culte et héritage

Bien plus que la thématique 2019 qui portait sur l’orfèvrerie, le travail de prospection des statues encore conservées dans les chapelles et les églises du diocèse a révélé plusieurs mauvaises surprises. En effet, un certain nombre de statues relevées par Mambour restent encore à ce jour introuvables. Vol ? Destruction ? Vente ? Perte mémorielle suite au décès du dépositaire privé où la statue avait été cachée pour la protéger ? Autant de cas concrets rencontrés sur le terrain dans le travail quotidien du CHASHa. Cette exposition est également l’occasion d’insister sur l’importance cultuelle des statues, mais également le volet d’héritage public qu’elles représentent. Il y a un virus dont nous devrions avoir bien plus peur pour le patrimoine que celui qui a agité le pays et repoussé le montage de cette exposition : c’est le virus de la peur. Peur de la perte de ce patrimoine qui kidnappe et enferme les oeuvres dans un anonymat lent et progressif, mais irréversible une fois tous les gestionnaires actuels disparus. N’oublions pas que nous sommes de passage dans la vie de ces oeuvres transmises depuis des siècles par les générations précédentes.

À travers son année thématique 2020 consacrée à la statuaire en bois, le CIPAR a mené une année de réflexion et de sensibilisation autour de ce patrimoine et de toutes ses problématiques, relayée notamment par l’exposition du CHASHa prévue initialement pour la saison 2020.

De l’usage au stockage

Une cinquantaine d’oeuvres ont été prêtées par les Fabriques d’église de tout le diocèse, afin de s’intégrer dans un discours en quatre sections : l’évolution stylistique de la Vierge à l’Enfant du 12e au 19e siècle, l’iconographie et la dévotion, l’existence d’un style hennuyer et la conservation-restauration.

Pour la première fois en 40 ans, un pan du travail de Josée Mambour est présenté par une exposition inédite. À travers cette exposition, le CHASHa entend donner un aperçu des problématiques contemporaines auxquelles sont confrontés les gestionnaires de ce patrimoine, de l’usage au stockage. Un espace jeu pour ouvrir la thématique aux plus petits a été prévu.


Infos pratiques :

Visiteurs individuels sans visite guidée :

• Du 12 juin au 9 octobre 2022, tous les dimanches après-midi de 14h30 à 18h
• Prix : 2,50 €, gratuit pour les moins de 12 ans
• Sans réservation
• Durée : prévoir 1h pour visiter l’exposition
• Ouvertures exceptionnelles : 15 août et jeudi de l’Ascension

Visiteurs individuels avec visite guidée

• Du 17 avril au 3 septembre, visites guidées pour visiteurs individuels via un ticket combiné du site et de  l’exposition du CHASHa
• Tous les dimanches à 15h, départ du moulin ou de l’entrée du jardin botanique
• Prix : 10 € par personne
• Sans réservation
• Durée : 2h à 2h30

Visiteurs en groupe de minimum 10 personnes – exposition du CHASHa :

• Du 17 avril au 27 novembre, en semaine et le samedi, visites guidées du CHASHa (possibilité également le dimanche sous certaines conditions)
• Prix : 5 € par personne
• Sur réservation
• Durée : 1h à 1h30

Visiteurs en groupe de minimum 10 personnes – site et CHASHa :

• Disponible toute l’année, dates à convenir selon le rythme scolaire du site (en dehors de l’exposition thématique du CHASHa, une exposition des collections permanentes est visible de décembre à mars).
• Prix : 10 € par personne
• Sur réservation
• Durée : 2h à 2h30

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