Lessines : la messe du Festin sous le signe du souvenir
Chaque premier dimanche de septembre, la ville de Lessines se pare des atours de la Renaissance. Le dimanche, dans l’église Saint-Pierre, les seigneurs et belles dames croisent les paroissiens du 21e siècle. Cette année, Mgr Harpigny y célébrait la messe d’actions de grâces.
Après quelques années quelque peu chamboulées, les Lessinois ont répondu présent ces 3 et 4 septembre 2022 pour célébrer ensemble ce 444e Festin, qui commémore la victoire de Lessines contre les troupes espagnoles.
Une grand’messe de remerciement
Le dimanche, la journée a débuté par la Grand’Messe Renaissance en l’honneur de Notre-Dame de la Porte d’Ogy. Celle-ci est entrée dans l’église, portée en procession et entourée par des figurants en costume. Parmi eux, un figurant jouant le rôle de Sébastien de Tramasure, le capitaine de la Compagnie de la Jeunesse qui s’illustra lors du siège de 1578. L’épée de ce dernier, remise après la victoire au pied de la statue de Notre-Dame de Lessines, était mise à l’honneur au pied de l’autel.
Chaque année, par cette célébration, Lessines remercie Notre-Dame, qui avait été invoquée dans l’église juste avant l’assaut. Parce que la troupe lessinoise était sortie par la Porte d’Ogy, Notre-Dame de Lessines fut renommée Notre-Dame de la Porte d’Ogy, comme l’a rappelé dans son mot d’introduction le président de la Fabrique d’église, M. Gérald Decoster.
Durant cette messe solennelle présidée par Mgr Harpigny, Évêque de Tournai, deux chœurs ont fait vibrer les murs de leurs voix : la chorale décanale et les Petits Chanteurs de Belgique, accompagnés par le grand orgue et un groupe de cuivres.
Se souvenir du passé
Cette grand’messe avait cette année un double objectif : remercier la Vierge suite à la victoire de 1578 mais aussi clôturer liturgiquement les commémorations autour de la destruction de l’église Saint-Pierre (1940) et de sa consécration après sa reconstruction (1952).
Dans son homélie, Mgr Harpigny a souligné que « nous avons bien raison, régulièrement, de faire mémoire de ce qui nous est arrivé durant les siècles précédents, et encore au 20e siècle avec la seconde guerre mondiale qui a détruit cette église. En effet, on ne peut pas se construire soi-même, envisager l’avenir – et surtout l’avenir de ceux qui nous suivent, nos enfants et petits-enfants – si nous n’avons pas un certain sens de l’Histoire. On n’invente pas le monde à chaque génération mais on s’inscrit dans quelque chose qui existe depuis très longtemps. Et c’est chaque génération finalement qui ajoute ou qui donne une certaine couleur à la compréhension du passé ».
Une procession ensoleillée
Dans l’après-midi, sous un soleil resplendissant, la procession historique était de sortie dans les rues de la ville. « Plus d’une vingtaine de groupes représentant les sociétés religieuses du Lessines de 1578 constituent la procession historique : châsses, reliquaires, statues et autres bannières sont escortés par les confréries. Se joignent à elles, des délégations des principales processions historiques de notre pays, tel que Mons, Nivelles ou Tournai. Ces nombreux groupes se joignent aux chanoinesses de Saint-Augustin de l’hôpital Notre-Dame et au clergé lessinois, vêtu de lourdes chapes anciennes, qui escortent la statue de Notre-Dame de la porte d’Ogy. Celle-ci, portant sa robe de procession ancienne et ses bijoux offerts à travers les siècles, clôture la grande fresque qu’est le cortège-procession du Festin, riche d’un millier de participants » est-il précisé sur le site internet du Festin.