Un temps de ressourcement autour de Laudato Si’

Une quarantaine de résidents d’institutions et leurs accompagnants se sont retrouvés à la maison diocésaine de Mesvin pour une chouette journée de partage. Au cœur de la démarche, un personnage venu d’un autre pays et d’une autre époque: saint François d’Assise.

C’est à l’initiative d’Aiguillages, le Service pastoral auprès des personnes porteuses d’un handicap, que plusieurs dizaines de résidents venus des institutions «Projets Saint-Alfred» (Casteau), «La Pommeraie» (Ellignies-Sainte-Anne) et «Les Huit Bonniers» (Le Rœulx) ont rejoint la maison de Mesvin, pour la journée du Vendredi saint 2023. Avec leurs éducateurs et éducatrices, ils sont venus remplir toute la maison et son parc de rires, de chants, de blagues, de questions et de réflexions.

Après de longs moments de retrouvailles et d’embrassades, pendant lesquels chacun.e déambule, observe les lieux, prend ses repères, toute la joyeuse bande se retrouve dans l’une des grandes salles de la maison. Le thème choisi pour cette journée de ressourcement par Natacha Coosemans, responsable du service Aiguillages, était Laudato Si’. Natacha accueille tout le monde bras grands ouverts, le sourire aux lèvres. Après avoir fait répéter en chœur plusieurs fois «Laudato Si’», pour être sûre que les mots ont été bien compris, elle remet un gros cœur doux comme un câlin et tout rouge d’amour à la première participante pour qu’elle se présente. De mains en mains, le cœur circule, traverse toute la pièce et revient une fois que tout le monde a pu dire son prénom à l’assemblée.

Un drôle de moine

Pour mieux faire appréhender le thème du jour aux résidents, Natacha Coosemans a apporté quelques produits de la nature que l’on peut sentir, toucher, goûter. Un brin de lavande, une clémentine au goût sucré et à la peau odorante, un plumeau de pampas… Mais entre alors un personnage revêtu d’une robe de bure, capuche sur la tête: saint François lui-même! Les questions fusent. «C’est qui, François?» Le nouveau venu évoque sa jeunesse, sa vie, sa vision du monde et du vivant.

Plusieurs ateliers dans lesquels les résidents des diverses institutions ont été mélangés permettent ensuite d’approfondir cette découverte de la nature et de la louange chère au saint né à la fin du 12e siècle au cœur de l’Italie. Ici, on examine de plus près le Cantique des Créatures, connu aussi sous le nom de Cantique de frère Soleil. Là on choisit des photos pour exprimer des émotions et assembler une fresque. «Le soleil, c’est le bonheur», affirme Marvin. «On peut se poser dans un parc, bronzer avec un petit cocktail». Quand il voit le soleil, Guillaume, lui, pense à l’Afrique, et Cassandra aux vacances. Georges va chercher une lune dans le tas d’illustrations et se met à fredonner «J’ai demandé à la lune», du groupe Indochine. La lune, ça lui fait penser à la fusée Ariane, à l’espace. «C’est quoi, spatial? On ne m’a jamais expliqué! », insiste Cassandra. Un peu plus tard, un étage plus bas, la vue d’une image de feu inspire Lambert, qui entonne le tube de Johnny Hallyday.

Émerveillement et reconnaissance

Pendant que Vincent Minet, talentueux peintre d’icônes de notre diocèse, reçoit quelques résidents dans la chapelle pour étudier avec eux des réalisations aux couleurs flamboyantes, un autre groupe s’aventure dans le parc. L’occasion de récolter de l’écorce rêche, de la mousse toute douce, quelques fleurs, observer la rosée sur les brins d’herbe ou les insectes qui grouillent sous une souche, tandis qu’un pic s’acharne sur un arbre tout proche et que le soleil perce les nuages.

Dans l’après-midi, un temps de prière organisé dans la chapelle permettra encore à chaque groupe de présenter ses créations aux autres. De partager aussi des intentions préparées ensemble, de faire résonner des dizaines de mercis et de chants. Surprise préparée par Vincent et Monique, les hôtes attentionnés de Mesvin, un goûter fait maison pour s’assurer que les estomacs seront bien remplis avant le départ. La journée est passée vite. Mais suscitées entre autres par Aiguillages, les occasions de se retrouver ne devraient pas manquer !      

 Agnès MICHEL