L’église de Marquain inaccessible au public
Par mesure de sécurité, le bourgmestre de Tournai a décidé de fermer l’église Saint-Amand de Marquain, et ce pour une durée indéterminée.
Comme le relatait Sudinfo sur son site le 16 juillet dernier, «le chef de bureau technique attaché au bureau d’études bâtiment s’est rendu au sein de l’église de Marquain» le 2 juillet 2024, accompagné du président et du trésorier de la Fabrique d’église. Il a ainsi constaté que des pierres se détachaient du mur situé à la jonction entre le clocher et la nef. «Ces pierres tombent sur le jubé et par ricochet tombent sur le sol de l’église, juste au niveau de son entrée», apprend-on dans le rapport.
Il y aurait également des signes d’attaques de champignons et/ou d’insectes xylophages et/ou de pourriture dans une partie de la charpente, à l’endroit des chutes de pierres. À l’extérieur, des solins de zinc et diverses pièces se détachent et tombent à proximité de l’église.
Une reconstruction après la première guerre
Un constat que confirme Étienne Van Quickelberghe, membre du Service d’aide à la gestion des paroisses de l’Évêché de Tournai: «Je me suis rendu récemment sur place avec M. Eddy Moulin, du Groupement des fabriques d’église de Tournai. Il n’y a plus de sous-toiture dans cette église et par conséquent, en cas de grand vent ou de fortes intempéries, l’eau s’infiltre directement à l’intérieur. Des problèmes structurels entre la tour et la nef apparaissent et de grosses pierres sont déjà tombées sur le jubé.»
Les problèmes ne sont pas récents à l’église de Marquain, un édifice qui avait été détruit pendant le premier conflit mondial: «L’église a été détruite car le clocher aurait pu servir de repère aux avions alliés, alors qu’il y avait un champ d’aviation allemand à Blandain», raconte le président de la fabrique, Christian Heymans. «Elle a été reconstruite vers 1920-21.»
Les soucis de structure remonteraient donc à cette époque. «Cela fait une vingtaine d’années qu’il y a des problèmes, la Ville était d’ailleurs déjà intervenue. En fait, la ‘fixation’ entre la nef et le clocher n’est pas stable, le bâtiment oscille. Et les infiltrations d’eau attaquent les poutres qui relient nef et clocher.»
Fermeture nécessaire
Il y a quelques années, l’église Saint-Amand avait déjà dû être fermée, une partie de la toiture qui recouvre la nef étant tombée. Depuis, la situation reste compliquée. «Il y a divers problèmes, outre les pierres qui tombent», indique Pascal De Temmerman, le trésorier de la fabrique, qui a commencé sa mission en 2016. «Des murs ont été refaits il y a trois ans mais la peinture intérieure est abîmée à cause des infiltrations d’eau, des joints ne sont pas étanches.» Mais c’est le passage il y a quelques mois d’un jeune architecte –par ailleurs occupé à la restauration de l’église de Blandain– qui a dévoilé l’ampleur des dégâts et les risques encourus.
On le voit, il était urgent de prendre des mesures pour assurer la sécurité du public. Les célébrations avaient déjà été suspendues en juin dernier. Le bourgmestre Paul-Olivier Delannois a désormais pris la décision d’interdire l’accès à l’église Saint-Amand, à l’exception des agents communaux et des personnes chargées d’entreprendre les travaux de sécurité qui s’imposent. Toute manifestation culturelle et/ou cultuelle est donc interdite dans l’église. «L’église sera probablement fermée jusqu’à la fin de l’année», conclut Étienne Van Quickelberghe.
A. Michel
Ph. Christian Heymans