Charleroi: une veillée œcuménique sous le signe de l’unité
À l’occasion de l’édition 2025 de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, le temple protestant du boulevard Audent a accueilli une trentaine de chrétiens dans une atmosphère chaleureuse et fraternelle. Une soirée pour prier mais aussi pour apprendre à se connaître…
Pendant une semaine, du 18 au 25 janvier 2025, les chrétiens ont été invités comme chaque année à se rassembler, à se mélanger, à se parler et à prier ensemble. Dans un monde défiguré par les conflits, la peur et le rejet de l’autre, quel plus beau signe d’espérance que celui de se retrouver avec une curiosité bienveillante, pour s’enrichir de nos différences plutôt que d’en construire des barrières ? Parmi les initiatives vécues dans le diocèse de Tournai, une veillée œcuménique était ainsi organisée dans le temple protestant de Charleroi.
Alors que dehors le vent, la pluie et l’obscurité font courber la tête aux passants en ce vendredi soir, c’est tout à coup une bulle de chaleur et de fraternité qui s’ouvre à celles et ceux qui poussent la porte de la magnifique bâtisse classée de la fin du 19e siècle. À l’intérieur, il fait bon, l’atmosphère est familiale. Dès l’entrée, une membre de l’église protestante accueille les arrivants, un grand sourire aux lèvres, et leur remet une petite bougie blanche et un feuillet pour suivre les prières de la soirée.
Des témoins précieux
Sous la lourde croix en bois sombre et patiné, un énorme sapin de Noël est encore tout illuminé. Des notes de piano s’envolent dans tout l’édifice et invitent à la douceur. Les galeries des étages sont soutenues par des colonnes en bronze qui ont été coulées au cœur de cette région longtemps fleuron de notre sidérurgie. Au premier, on aperçoit quelques panneaux d’une exposition. Organisée en 2017 pour les cinq siècles d’histoire du protestantisme en Wallonie.

Le Pasteur habituel des lieux étant hospitalisé, c’est Daniel Vanescote, longtemps pasteur à Courcelles et président de l’Église Protestante Unie de Belgique pendant 12 ans, qui est venu présider cette veillée œcuménique aux côtés de l’abbé Daniel Procureur, doyen du Pays de Charleroi.
«En ce lieu, chacun de vous est un témoin précieux de l’amour de Dieu.» Dans son petit message de bienvenue, l’un des membres de la communauté d’accueil souhaite à l’assemblée, à laquelle s’est jointe une représentation de la Serbie et de l’Ukraine, de trouver la paix et la joie en cheminant ensemble. Tout au long de la veillée, comme pour répondre à cette invitation à l’unité, lecteurs catholiques et protestants vont entremêler leurs voix…
«Et vous, qui dites-vous que je suis?»
C’est à l’abbé Procureur que revient d’assurer la prédication. Il évoque le concile de Nicée, une rencontre œcuménique qui s’est tenue il y a exactement 1700 ans à l’initiative de l’empereur Constantin, sur le territoire de l’actuelle Turquie. Dans le Credo que proclament les chrétiens d’aujourd’hui, au-delà de leurs différences de cultures et de confessions, on trouve les traces de cette réunion synodale qui a permis aux chrétiens de l’époque de dépasser leurs querelles.
Mais l’abbé Procureur revient au cœur des textes, pour nous pousser à l’introversion. «Et vous, qui dites-vous que je suis?», interrogent les Évangiles. «Et pour moi, qui est Jésus? Un influenceur, comme sur les réseaux sociaux? Quelle place tient-il dans ma vie?», nous demande le doyen du Pays de Charleroi. Avant de nous montrer un Christ qui est un modèle, mais aussi et surtout un sauveur. «Être chrétien aujourd’hui n’est pas quelque chose de banal, c’est même plutôt original. (…) Accueillir quelqu’un de plus grand que nous (…) Celui-là même que nous appelons le Très Haut mais qui vient habiter chez nous en empruntant l’escalier de service. (…) Un Dieu en tout point étonnant qui nous ouvre un avenir et nous invite à être des Pèlerins d’espérance.»
A. Michel