David Mylle a été ordonné le 20 novembre 2011 à Mouscron. Actuellement, il est au service de l’UP de Mouscron, membre des équipes pastorales de l’Institut des Frères Maristes à Mouscron et responsable du lien pastoral entre les écoles secondaires et supérieures à Mouscron – groupe «esprit prof» et aumônerie des jeunes.
De son côté, Florent Coëme-Gillard a été ordonné le 17 octobre 1992 à Braine-le-Comte. Diacre au service de l’UP de Braine-Écaussinnes (pastorale des mariages et des baptêmes, visiteur et accompagnateur des personnes âgées et/ou malades, entraide paroissiale), il est également membre de l’aumônerie du CHR Haute-Senne à Soignies.
Comment est née votre vocation ?
DM : Depuis l’âge de 5 ans, je me sens appelé mais j’ai ressenti un appel plus profond lors d’une ordination. Mgr Huard était présent lors de l’ordination. Au moment où le prêtre se met à plat sur le ventre. L’Esprit du Seigneur a soufflé sur moi. C’est vraiment ce moment-là qui a fait écho en moi et m’a dit que je devais répondre au Seigneur. Dès l’âge de 7 ans je voulais devenir un ami de Jésus et le suivre. Mon seul livre référent était les évangiles. Au départ je voulais devenir prêtre et je me suis mis à servir l’autel comme enfant de chœur. Ma première communion fût un jour inoubliable.
FCG : J’avais connu du temps de ma jeunesse (à Waremme où j’habitais) l’existence d’un diacre sans savoir du tout en quoi il pouvait être utile à l’Église et ne l’avait et ne l’ai toujours pas rencontré. J’en étais resté à l’image d’un monsieur « marié » qui portait le vêtement liturgique à certaines occasions notamment aux grandes fêtes de l’année. Le temps a passé sans que je n’y pense encore.
Je suis un chrétien pratiquant depuis toujours et ai eu la chance d’épouser une chrétienne, elle aussi pratiquante, avec laquelle nous avons continué à vivre notre foi en rendant différents services qui nous étaient proposés par la paroisse. Nous avons d’abord été sollicités par un de nos vicaires pour nous occuper de la préparation aux baptêmes des petits enfants. Il n’y avait pas d’équipe de préparation. Nous avons ensuite été sollicités pour nous occuper de catéchèse. Nous avons perdu un enfant avant la naissance de notre fils aîné et avons ensuite perdu un second enfant après la naissance de notre aîné et la vie reçue et transmise nous a paru être le plus beau cadeau que l’on pouvait recevoir ou donner, que nous n’en étions pas maître et que nous n’avions qu’à remercier le Seigneur pour la joie d’être mère ou père.
A la naissance de notre second fils, je me suis demandé comment faire pour rendre grâce de meilleure façon au Seigneur pour ce petit « miracle » qui s’était produit et de quelle façon je pouvais le faire en Église au service du Seigneur et de mes frères et sœurs. J’avais déjà pas mal de responsabilités en paroisse, différents conseils et équipes et ma femme s’était investie à fond dans la catéchèse. M’est alors revenue l’idée de ce monsieur que j’avais connu dans ma jeunesse et d’un service que j’avais appris à découvrir à travers mes études et autres ..celui du diaconat.
J’ai entrepris différentes recherches, aidé par ma femme, sur ce ministère et ai contacté l’abbé Paul Ribaucourt responsable en ce temps du « diaconat permanent ». Il a répondu à mon courrier dans lequel je lui faisais part « d’une idée qui me trottait en tête ». J’ai reçu une réponse pleine de sagesse « laissez-la trotter » ce que j’ai fait jusqu’au jour où je l’ai recontacté lui disant que l’idée avait mûri mais qu’elle m’était restée.
Comment votre entourage a-t-il réagi ?
DM : Ma mère savait depuis toujours que j’étais appelé. Ma femme a laissé faire mon appel et a dit oui.
FCG : Mon entourage a très bien réagi. Il faut dire que tant la famille de mon épouse que la mienne sont des familles de catholiques pratiquants depuis toujours et ils ont trouvé quasi normal que je prenne cet engagement en Église. Nos parents respectifs nous ont soutenus, encouragés et aidés en s’occupant de nos enfants alors encore en bas âge pendant les temps de formation.
Outre les célébrations, quelles sont vos fonctions au sein du diocèse ?
DM : Je m’occupe principalement de mon école depuis la maternelle jusqu’à la secondaire. 1600 personnes et 150 membres du personnel. Dans mon unité, je m’occupe de la rencontre des familles pour la préparation des baptêmes. Je m’occupe aussi de la rencontre des jeunes mariés.
FCG : Outre les célébrations religieuses dominicales, je suis resté fidèle aux divers engagements pris lors de mon ordination. J’ai exercé l’une ou l’autre mission diocésaine et actuellement je fais partie de l’équipe de réflexion prêtres, diacres et animateur en pastorale et du Conseil local de Pastorale. Je fais également partie de l’équipe de préparation pour les parents qui demandent le baptême pour les enfants en bas-âge et en célèbre pas mal en collaboration avec mes frères prêtres et diacre de l’unité pastorale Braine-Écaussinnes. Je prépare en équipe les enfants en âge de scolarité pour leur baptême. Je fais partie du groupe des célébrants de mariages et prépare donc les fiancés à ce sacrement. Je fais également partie de l’équipe d’accompagnement des familles en deuil et à cette occasion célèbre d’assez nombreuses funérailles et fais de nombreuses rencontres avant et après les funérailles. Je suis coordinateur de l’équipe d’entraide et à ce titre suis sur la brèche tous les jours pour aider les personnes en difficultés tant matérielles que spirituelles. Je fais partie de l’équipe d’aumônerie du CHR voisin et de l’équipe des visiteurs de malades mais plus orienté vers les malades à domicile. Je rends d’autres services qu’il serait trop long d’énumérer ici.
Quel est votre meilleur souvenir comme diacre ?
DM : Que lors de célébrations des personnes me disent avoir été touchées par une parole ou un geste. J’aime ressentir la grâce de Dieu qui agit dans des gestes (baptême, mariage…)
FCG : Je crois que mon meilleur souvenir (mais il y en a beaucoup d’autres), c’est la rencontre avec les gens du ¼ monde qui nous évangélisent jour après jour. Pour eux le partage, la solidarité c’est du CONCRET. Cela n’en reste pas au niveau des mots, cela passe par le cœur et ensuite par les mains. Un pain que l’on vient de recevoir parce que l’on a faim, coupé en deux et partagé avec la voisine qui a aussi faim que vous, remplace pour moi toutes les homélies, tous les beaux mots que j’ai pu prononcer en 32 ans sur le partage. Un « entre, M. l’abbé » : ici on ne laisse personne dehors après avoir été éconduit par quelques « bons chrétiens » parce que l’on est avec un vêtement éculé que l’on ne sait même pas changer régulièrement car on n’en a qu’un de convenable. Ces types de rencontres sont les meilleurs souvenirs de mon diaconat. Être accueilli par les pauvres comme si l’on était l’un d’eux.
Quel est pour vous le rôle d’un diacre en 2025 ?
DM : Le diacre a un rôle du lien entre le monde et l’Église. Nous sommes liés à des réalités plus vastes que les prêtres. Nous sommes dans le monde et nous sommes souvent interpellés pour diverses choses (bénédiction, raconter sa vie, ses malheurs…)
FCG : En 2025, le rôle d’un diacre c’est d’annoncer à celles et ceux que nous rencontrons chaque jour que Dieu les aime. C’est d’être serviteur. C’est d’être annonceur de la Parole, porteur d’Espérance et signe de Dieu dans ce monde qui change à grande vitesse, creusant de plus en plus les inégalités entre personnes. C’est de rappeler que Dieu aime mieux la justice que le faste des grandes cérémonies et qu’il nous veut « miséricordieux » : proche de celles et ceux qui sont dans les difficultés.
Pour vous, comment un diacre peut-il être « Porteur d’espérance » ?
DM : Nous essayons de voir le meilleur chez les personnes. Dire au monde que Dieu nous veut tous. Dire au monde que nous sommes faits pour le bien. Dire que nous pouvons renoncer au mal. Dire que notre vie est faite pour trouver Dieu et que Jésus nous fait entrer dans ce mystère. Le diacre doit vivre aussi dans l’espérance car nous sommes souvent regardés.
FCG : Le diacre peut être porteur d’espérance dans la mesure où il est proche des personnes en difficulté, tant matérielle que spirituelle. Pour leur faire comprendre qu’après les nuages il y a toujours un ciel bleu, parce que notre Dieu nous aime infiniment et nous propose toujours un devenir meilleur, que ce soit durant cette vie ou notre vie future auprès de lui.
Propos recueillis par Marie Lebailly
Portraits de diacres
De 2020 à 2023, dans l’émission «Près de chez vous Hainaut» sur 1RCF, plusieurs diacres ont partagé leur témoignage.
Patrick Brison
Stéphane Rubbers
Roger Wauters
Philippe Fortemps
Jean Lahoussé
Jean-Louis Hiroux
André Gouverneur
Paul Laurent
Angelo Macchia