Fleurus : longue vie à VCAF !
Ce dimanche 17 septembre, l’ASBL Vie des communautés africaines du Hainaut (VCAF) a donné rendez-vous à Mgr Harpigny ainsi qu’à ses bénévoles, employés et partenaires à la Maison africaine de Fleurus, afin de présenter ses activités. Une rencontre qui s’est conclue par une eucharistie festive à l’église Saint-Antoine de Charleroi-Ville-Basse.
L’ASBL a été créée en 2007 à l’initiative du Diocèse de Tournai et est un soutien précieux pour les personnes d’origine étrangère arrivant dans notre pays. Basée à Fleurus, dans la Maison africaine, elle propose un éventail d’aides : service juridique, formation à la citoyenneté, interculturalité, projets socio-culturels, activités pour la jeunesse…
Pour cette visite, Mgr Harpigny a été accueilli par des danses proposées par un groupe de jeunes. Cette chaleureuse introduction a ensuite fait place aux chiffres et aux statistiques. Loris Resinelli, président de l’Organe d’administration de l’ASBL, a prononcé quelques mots d’accueil avant de laisser la parole au directeur de la Maison africaine, l’abbé Gérard Ilunga.
Parmi les personnes invitées à cet après-midi de présentation, notons la présence de Mgr Emery Kibal, évêque de Kole (République Démocratique du Congo). De passage dans notre pays, il a répondu favorablement à l’invitation du VCAF et a pu ainsi découvrir leur travail.
Quelques chiffres
« Depuis 2007, cette association existe et propose diverses activités au profit des bénéficiaires, sans distinction d’origine, de race, de culture, de religion… Tous ces bénéficiaires sont essentiellement en situation de précarité », a rappelé l’abbé Ilunga. Durant son discours, il a présenté ses collaborateurs, dont Mathurin Santini (Service juridique), Guillaume Ekoualla Lobe (Formation à la citoyenneté, interculturalité et secteur socio-culturel) et Angela Tenace (secrétariat). L’apport des différents services diocésains a également été mis en avant, principalement la comptabilité et la gestion du personnel.
« Depuis 2020, la VCAF a réussi à obtenir un agrément de la Région wallonne pour le service juridique et la formation à la citoyenneté » a également annoncé l’abbé Ilunga. De 2020 à 2022, ce ne sont pas moins de 894 dossiers qui ont été traités par le service juridique, pour des bénéficiaires d’une vingtaine de nationalités différentes. Pendant cette même période, au niveau de la citoyenneté, 18 formations ont été organisées. 2022 a aussi été l’année où la VCAF a intégré l’Assemblée générale du Centre régional d’intégration de Charleroi (CRIC).
Un évêque engagé
À la suite de leur directeur, Mathurin Santini et Guillaume Ekoualla Lobe ont chacun pris la parole pour présenter leur service et leurs activités. M. Santini a remercié chaleureusement l’évêché et particulièrement Mgr Harpigny : « Je sais la somme d’efforts que vous avez déployé personnellement pour le maintien des activités de notre association. Grâce à votre engagement et surtout à la détermination de l’abbé Claude [Musimar] ici présent, nous avons été en mesure de maintenir l’activité juridique ».
Mgr Harpigny a rappelé que, déjà comme doyen de Mons, il s’était intéressé à la question des migrants et avait cherché des solutions avec les politiques de l’époque. Il se souvient de son ressenti d’alors : « J’ai été étonné du nombre de gens qui n’avaient pas de papiers en règle mais aussi de la complexité de la législation, qui ne fait qu’empirer depuis lors ». Il se réjouit de la reconnaissance de l’ASBL par la Région Wallonne et a rappelé le travail effectué par son vicaire général, l’abbé Olivier Fröhlich, qui s’est impliqué dès sa nomination en 2006 : « C’est grâce à lui que je suis venu si souvent [à la Maison africaine] pour m’informer plus précisément ».
Mieux comprendre l’autre
M. Lobe a ensuite présenté le travail de ses différents secteurs, dont la formation à la citoyenneté, « un service agréé par la Région Wallonne et qui, depuis 2020, va crescendo », puisque qu’il est passé de cinq à 10 formations imposées par an et que « rien que pour 2023, nous sommes au-delà des quotas imposés par la Région Wallonne ».
Parmi les différents projets socio-culturels organisés, il y a la mise en place d’un projet de balade afro-littéraire. « La raison de ce projet, c’est d’apporter aux autochtones et aux allochtones un peu de connaissance de l’Afrique. On s’est rendu compte que, souvent, le rejet de l’autre vient de la méconnaissance de sa culture ». Ces balades sont organisées en partenariat avec, entre autres ; la Ville de Fleurus et la bibliothèque de Fleurus, avec pour but « de présenter un pan de la culture africaine qui est peut-être un peu méconnu, qui est la littérature ». Quatre balades sont organisées par an, dont la prochaine aura lieu le 29 septembre. L’idée est d’inviter un auteur africain ou qui a écrit sur l’Afrique, et de présenter son livre et le thème qu’il aborde, afin de lancer des échanges.
Le service est aussi amené à travailler avec des écoles ou des entreprises, font parfois face à des situations ou des comportements qu’ils ne comprennent pas car liées à des différences culturelles.
Une association nécessaire
Deux autres personnes ont également pris la parole brièvement pour parler de leur expérience avec l’ASBL : Ata Bruce, de Fedasil, et une bénéficiaire qui était accompagnée de ses enfants. M. Bruce a souligné qu’il envoie de nombreux problèmes vers la VCAF, surtout pour les questions humaines : « La VCAF nous aide énormément – et je pèse mes mots ! »
La rencontre s’est achevée par la visite des locaux, dont certains viennent tout juste d’être restaurés après quelques dégâts. Les deux évêques et plusieurs des personnes présentes ont ainsi pu visiter la salle d’attente, les bureaux et la salle des archives.
L’après-midi s’est poursuivie par l’eucharistie interculturelle célébrée à l’église Saint-Antoine à Charleroi-Ville-Basse. Une célébration aux accents africains, joyeux et festif, plein de couleurs et de musiques. Mgr Harpigny a été gâté : pour ses vingt années d’épiscopat, il a reçu de beaux cadres, l’un contenant son portrait et l’autre des remerciements.
Marie Lebailly