Hospitalité diocésaine : bientôt un siècle de solidarité

Hospitalité diocésaine : bientôt un siècle de solidarité

Grâce à ses très nombreux bénévoles, l’Hospitalité diocésaine de Tournai permet chaque année aux plus fragiles, personnes malades ou porteuses de handicap, de participer pleinement à plusieurs pèlerinages. En 2025, l’association célèbrera un (premier) siècle d’existence !

On les appelle « les Hospitaliers ». Ils sont de tous âges, de tous milieux, ils proviennent de tout le diocèse. Mais tous ont en commun une attention permanente au plus faible, avec bienveillance et enthousiasme. Ils accompagnent et se mettent au service des pèlerins malades et/ou moins valides lors des pèlerinages diocésains, à Lourdes et à Banneux. Les personnes gênées par leur maladie ou leur handicap peuvent ainsi accomplir une démarche de pèlerinage en même temps que les pèlerins valides, en bénéficiant d’aide tant dans les moments de leur vie quotidienne (toilette, soins, repas) que pendant les célébrations du pèlerinage.

En 2025, l’Hospitalité, qui travaille en étroite collaboration avec le service des Pèlerinages et s’insère dans la pastorale de la Santé, fêtera ses 100 ans, un fameux bail ! « On n’a pas beaucoup d’informations sur l’histoire de l’Hospitalité », reconnaît André Notté, président depuis 10 ans de l’association. « On sait qu’elle a été créée en 1925, à la suite des pèlerinages devenus diocésains en 1906. Après cela on a eu les périodes de guerre, il y a eu beaucoup d’éclipses, de périodes pendant lesquelles on n’a pas pu voyager. On commence à être un peu plus précis dans les années 80 et 90, mais c’est plutôt mon vécu qui fait que je connais mieux l’histoire à partir de ce moment-là… »

Association de fait jusqu’en 2014, l’Hospitalité est alors devenue une asbl pour répondre à l’évolution de la société et mieux protéger ses membres.

Un service d’Église

Comme le précisent les statuts de l’association, la mission des Hospitaliers est de rendre possible à une personne moins valide de prendre part à un pèlerinage, dans un lieu marial ou autre. « C’est faire en sorte que la personne malade ou handicapée soit accompagnée, véhiculée, soignée, habillée, nourrie pour qu’elle puisse bénéficier des bienfaits et des grâces que l’on peut retirer d’un pèlerinage », détaille André Notté.

Pour le président, rendre l’impossible possible fait partie des petits miracles vécus lors de chaque pèlerinage ! « C’est sortir de leur milieu des gens qui restent souvent coincés dans leur maison de repos, dans leur maison, qui ne voient pratiquement personne tout au long de l’année, les emmener en vacances, et en plus dans un lieu marial, priant, dans un bain de sacrements. » Car un pèlerinage, ce n’est évidemment pas de simples « vacances » : « C’est aussi l’eucharistie, qu’ils n’ont peut-être pas l’occasion de recevoir régulièrement, c’est la réconciliation, c’est l’onction des malades, toute une série de démarches de foi qu’ils peuvent faire lors de ces pèlerinages. »

Riche de ses bénévoles

Au sein de l’Hospitalité, il n’y a aucun salarié, tout est porté à bout de bras par des dizaines de bénévoles. « Tout le monde prend sur son temps, sur ses moyens financiers, paie son voyage et prend ses congés – pour ceux qui travaillent encore – pour nous accompagner et rendre possibles ces pèlerinages. » Si avant la période Covid l’association comptait pas moins de 500 personnes s’impliquant plus ou moins régulièrement chaque année, ils sont encore 350 aujourd’hui à se montrer « actifs ». Un effectif fluctuant mais au sein duquel on trouve des irréductibles solidaires, présents depuis parfois 20 ou 30 ans !

Ce qui surprend aussi, c’est la diversité des profils rencontrés : « Nous sommes un peu comme Tintin, de 7 à 77 ans. Et je dirais même de 7 mois à 107 ans, puisque nous avions une Soeur de plus de 100 ans qui voulait nous accompagner et tenait absolument à loger dans une chambre à quatre lits parce que ‘on va faire la fête !’ », s’amuse André Notté. Issus de tous les milieux sociaux, exerçant des professions très variées, les Hospitaliers ont toutefois un point commun : « Tout le monde est là pour aider, pour partager, pour rencontrer, pour écouter, se mettre au service… et la sauce prend depuis 100 ans ».

Agnès Michel

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