Jean-Pierre Lorette: un bel anniversaire sur le Car d’Or

Jean-Pierre Lorette: un bel anniversaire sur le Car d’Or

Il est monté sur le célèbre char dimanche 15 juin 2025 pour la deuxième fois. Le jour même de ses soixante ans!

Au Marché-aux-Poissons (photo Édith Liénard)

C’est le secret le mieux gardé de la Ducasse de Mons: si le nom des invités d’honneur du bourgmestre n’est dévoilé que très tard, celui du prêtre qui monte sur le Car d’Or n’est connu qu’à l’issue de la messe du dimanche matin à la collégiale, juste avant la pose de la châsse.

Et ce fut l’abbé Jean-Pierre Lorette! Vicaire épiscopal, recteur de la basilique Notre-Dame de Bonne-Espérance et responsable dans de nombreux domaines à l’évêché de Tournai, Jean-Pierre Lorette est avant tout un Montois. Et il fêtait le dimanche 15 juin son 60e anniversaire. Une excellente raison pour que le doyen de Sainte-Waudru, l’abbé André Minet, le choisisse pour exercer ce rôle prestigieux.

Rappelons la tradition: monte sur le Car d’Or un prêtre d’origine montoise ou exerçant ou ayant exercé des fonctions à Mons. C’est la deuxième fois que l’abbé Lorette reçoit cet honneur: la première fois, c’était il y a tout juste trente ans, alors qu’il était donc un jeune prêtre ordonné quelques années plus tôt.

La foule et les pavés…

Alors, inévitablement, nous lui a avons demandé de se prêter au jeu des comparaisons: en trente ans, des choses ont-elles changé? «Je pointe deux aspects. D’abord, beaucoup plus de monde. Et quand on est juché sur le Car d’Or, on se rend compte, de haut, de l’épaisseur de la foule. Et puis, bon nombre de rues ont été repavées et cela se sent aux chocs.»

Et comment ne pas penser au «Tableau d’Procession» de Marcel Gillis: «L’Car d’Or avance éié craque». L’abbé Lorette est de ceux qui pensent qu’il faudra un jour remplacer le vénérable char…

Le parcours du Car d’Or à travers la ville n’est pas une mince affaire et l’abbé Lorette loue le travail des commissaires et de la police: «Prendre les tournants, c’est un travail d’orfèvre et gérer la foule n’est chose facile.»

Une chose a aussi frappé l’abbé Lorette: tout au long du parcours, le public acclame le Car d’Or. Au fil des rues, cette ferveur ne se dément pas.

À la rampe Sainte-Waudru (photo publiée sur le site du bourgmestre Nicolas Martin)

Des secondes qui passent vite

Et puis vient le moment de la remontée du Car d’Or, qui passe très vite. Et la folie ne s’arrête pas lorsque le char atteint le haut de la rampe: «C’est vraiment dément, et là aussi la police est bien présente, tellement il y a du monde. Si, sur le parcours, le public tend aux enfants de chœur des mouchoirs ou autres objets pour qu’ils les appliquent sur le Car d’Or, après la remontée, cela devient impossible.»

Une fois redescendu sur terre, Jean-Pierre Lorette est redevenu un Montois «comme les autres». Avec ses chambourlettes, il a assisté au Lumeçon depuis la rue d’Enghien et il a pu récolter du précieux crin qu’il a offert à ses invités, avant de partager le repas avec eux.

Frère et sœur

Il faut dire que Jean-Pierre Lorette vit pleinement la Ducasse. Ainsi c’est lui qui célèbre la messe du samedi soir, celle qui précède la descente de châsse. Pour la petite histoire, on notera que pendant qu’il officie à l’entrée du chœur, c’est sa sœur Myriam qui dirige la chorale placée sous le jubé, au fond de la nef…

Malgré l’excitation de la foule qui attend la cérémonie de la descente de la châsse, l’atmosphère reste recueillie. C’est plus difficile le dimanche matin pour l’eucharistie qui précède la pose de la châsse, tant le public, de plus en plus nombreux, arrive sans savoir nécessairement qu’une messe est célébrée dans le chœur. D’ailleurs, les caméras disposées depuis la veille sont allumées pour l’événement.

Pour cette Procession 2025, Jean-Pierre Lorette a fait des infidélités à son rôle traditionnel: celui de porter la relique de saint Jean-Baptiste dans le groupe des confrères de saint Jean-Décollé (les Beubeux). Cela fait trente ans qu’il remplit cette mission qui lui tient fort à cœur: cette relique a été remise aux Beubeux lors d’un déplacement à Amiens, qui se déroulait le 24 juin 1990, le jour même de son ordination. Cette année, sa «doublure» était l’abbé Philippe Daloze, responsable de l’unité pastorale de Péruwelz. Mais gageons que l’an prochain, Jean-Pierre Lorette retrouvera «sa» relique…

Hubert Wattier

Pour regarder la cérémonie de descente de châsse sous un angle inhabituel, découvrez les photos « aériennes » dans notre album

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