Ce dimanche 17 octobre 2021, le processus synodal a été lancé dans les diocèses du monde entier. À Tournai, une célébration présidée par Mgr Guy Harpigny a donné le coup d’envoi d’une réflexion de plusieurs mois à travers tout le Hainaut.
Un synode mondial sur la synodalité ! Qui commence localement, au niveau de chaque diocèse, pour remonter peu à peu, en interdiocésain d’abord, de manière continentale ensuite, pour se terminer par le synode des évêques à Rome, en octobre 2023. La synodalité ? Un mot un peu abstrait qu’on peut traduire de mille façons : réfléchir ensemble, s’écouter les uns les autres, se laisser guider, s’ouvrir aux autres, rêver, oser, apprendre et dessiner la coresponsabilité de demain pour mieux cheminer en Église…
C’est donc pour lancer ce synode sur la synodalité que Mgr Harpigny avait convié tous les chrétiens du diocèse à rejoindre la Cathédrale Notre-Dame, ce dimanche 17 octobre à 15h. Au pied de l’autel, une icône peinte par l’animateur en pastorale Vincent Minet et intitulée « La philoxénie d’Abraham ». Sous cette appellation d’apparence bien compliquée, c’est l’amitié et l’accueil des étrangers, des autres, de l’Autre, qui sont mis en avant. Elle a ainsi été choisie comme symbole de la phase diocésaine par Stanislas Deprez, délégué épiscopal en charge de la formation et désigné comme référent diocésain de ce synode.
Ouvrir les yeux sur l’humanité
« Depuis le début de son pontificat, François est très attentif à rejoindre l’expérience des disciples du Christ », a rappelé notre évêque dans son homélie. « Régulièrement, le pape parle de l’expérience synodale des baptisés. (…) De quoi s’agit-il ? C’est simple. Les baptisés qui vivent de la grâce du baptême, qui sont attentifs à la Parole de Dieu, (…) ne peuvent pas se tromper quand, ensemble, ils découvrent, ils discernent à travers les signes des temps ce qu’il faut faire pour annoncer le Royaume de Dieu. »
Fort de cette conviction, de cette intuition, le pape François souhaite donc que toutes et tous, catholiques ou non, croyants ou non, personnes très engagées dans l’Eglise ou pas du tout, se rassemblent ; en groupes, dans l’enceinte des édifices religieux ou beaucoup plus loin, aux périphéries ; qu’ils discutent, qu’ils réfléchissent, qu’ils s’écoutent mutuellement, qu’ils lancent des pistes ; qu’ils interrogent ceux qu’on n’entend jamais ; qu’ils rêvent ensemble d’une voie commune, d’un cheminement vers une Église plus ouverte et plus accueillante.
« En fait, le pape demande de regarder le réel tel qu’il est, avec ses grandeurs, ses dérives, ses fragilités, ses peurs, ses souhaits. L’humanité, sept milliards d’êtres humains, ne se résume pas au milliard 400 millions de catholiques. Il faut ouvrir les yeux sur l’humanité, comme le Christ regarde avec miséricorde les sept milliards d’êtres humains. »
C’est votre synode !
L’enjeu de ce synode mondial, ce sera vraiment de recueillir un maximum de réflexions, d’idées, d’audaces, de remises en question et voire même de critiques. Pas forcément un maximum en nombre, compte tenu des délais impartis, mais un maximum en diversité, en représentativité. Chacun et chacune, là où nous sommes, dans nos communautés, nos groupes et ailleurs, nous sommes invités à prendre part à la démarche, à donner de la voix.
Pour donner l’impulsion et récolter toutes ces contributions, le référent diocésain, Stanislas Deprez, a réuni autour de lui une petite équipe aux profils variés pour penser ensemble le synode. « Lorsque notre évêque m’a proposé la responsabilité de la partie diocésaine du synode sur la synodalité, ma première réaction – avant même de dire ‘oui’ – fut de songer à constituer une équipe. Vouloir piloter seul une démarche participative eut été absurde.
Cette équipe n’est pas là pour ‘faire’ le synode, mais pour le ‘faire faire’. Qui va le faire, alors ? Vous. Et tous les chrétiens du Hainaut. Et tous les habitants du Hainaut, chrétiens et non chrétiens. Et particulièrement ceux et celles qu’on n’entend jamais ou trop rarement. Allez les rencontrer, profitez des occasions que vous avez déjà pour les interroger – et vous interroger – sur la synodalité. »
Au terme de la célébration, une bonne partie de l’assemblée s’est retrouvée autour d’un verre de l’amitié, dans l’évêché tout proche. C’est peut-être déjà comme ça que commence la synodalité…
Agnès Michel