« Le livre de ma vie » : le parcours de l’abbé Louis Soetens

A 88 ans, l’enfant de Lessines se penche sur son passé. Un récit dont il a commencé l’écriture le vendredi 13 mars 2020…

31 01 Louis Soetens jubile

A l’église Saint-Pierre à Lessines en 2018 pour le Festin

Il a appris à jouer de la clarinette, de la flûte à bec, du saxophone baryton, de l’orgue… Il adore les parties de whist. Il sait traire des chèvres et tailler des arbres fruitiers. Il a écrit trois pièces en wallon. Du temps où il était curé et doyen, il n’a jamais hésité à monter sur les échafaudages placés dans ses églises.

Son totem c’est « Elan » et son quali « Noisette ». Pourquoi « Noisette » ? La cheftaine d’unité des guides de Lessines lui a dit : « Cela vous convient bien. La noisette est un fruit dur. Mais quand on l’a ouverte, elle est agréable, douce. »

Une relecture minutieuse

A 88 ans (il les a fêtés le 14 mai dernier), l’abbé Soetens coule des jours paisibles dans sa maison de la cité des Espinois à Maisières, près de Mons. Depuis l’automne 2019, il n’exerce plus de fonctions dans l’Eglise : son dernier poste, celui de prêtre auxiliaire dans l’unité pastorale « Saint-François à Mons-Est », il l’a quitté le 30 septembre de cette année-là. Est-ce à dire que Louis Soetens ne fait plus rien ? Non, il est un service qu’il remplit consciencieusement chaque mois depuis des décennies : la relecture des épreuves d’ « Eglise de Tournai ». Et en cette période où les rencontres se font rares, il prend souvent son téléphone pour s’informer de la santé de ses amis et connaissances.

Le bonheur d’une famille nombreuse

Mais l’an dernier, c’est sa santé à lui qui était chancelante ; le dimanche 8 mars 2020, il a fait une chute dans sa maison. Le vendredi 13 mars, alors que la Belgique entière découvre le covid 19, il décide d’écrire ses mémoires et s’y met le jour même.

Le résultat, c’est un récit d’une bonne soixantaine de pages qu’il a intitulé « Le livre de ma vie ». Natif de Lessines et doyen de cette ville de 1984 à 1998, il signe « Louis d’èl’ sinn’ ».

On y suit le parcours du jeune Louis, né d’un père d’origine flamande et d’une mère lessinoise dans une famille de sept enfants dont il est l’avantdernier : « Quelle chance pour moi d’être né dans une famille nombreuse
de frères et soeurs. J’en bénis et remercie chaque jour mes parents. »

Abbe Soetens famille

Louis Soetens (debout à droite) avec ses six frères et soeurs, en 1992

Prêtre en 1958

Elevé dans une famille chrétienne, membre du patro, enfant de choeur à l’hôpital Notre-Dame à la Rose, élève au collège Saint-Julien à Ath, c’est à la fin de sa « Poésie » (5e année du secondaire) qu’il reçut sa vocation. En 1952, le voilà séminariste à Bonne-Espérance puis à Tournai.

Le 13 juillet 1958, il est ordonné prêtre à la cathédrale de Tournai par Mgr Himmer. Huit ordinations ce jour-là, douze le 28 décembre à Charleroi : au total, vingt nouveaux prêtres en un an pour le diocèse…

De Braine-le-Comte à Maisières

S’enchaînent alors pour lui de nombreuses étapes : surveillant et professeur puis responsable de discipline à l’école normale de Braine-le-Comte, vicaire à Boussu, curé à Marcinelle… Et en 1984 il devient doyen de Lessines, sa ville natale. Il y restera durant 14 ans. En 1998, à l’âge de 65 ans, il demande à quitter ses fonctions et vient habiter à Maisières.

Il est d’abord prêtre auxiliaire à Carnières (dans l’unité pastorale de Morlanwelz) puis à l’UP « Mons-et-Vallées », devenue « Saint-François à Mons-Est » avant de se retirer. Outre la relecture d’ « Eglise de Tournai », l’abbé Soetens est encore membre du groupe porteur du Service d’accompagnement des prêtres âgés ou malades (le SAPAM).

On peut joindre l’abbé Soetens à l’adresse : louisoetens@gmx.fr 


Des funérailles entièrement pédestres…
En plus de soixante ans de vie pastorale, l’abbé Soetens a connu bien des évolutions. En témoigne une « anecdote » qu’il raconte dans son chapitre 5, consacré au temps où il était vicaire à Boussu. Un samedi de janvier 1965, il y eut cinq enterrements et c’est lui qui alla, tout au long de la matinée, chercher à pied les défunts à leur domicile pour les emmener à l’église où le doyen célébrait les messes. A la fin de l’eucharistie, le vicaire, arrivant avec le cortège, reprenait alors le défunt précédent pour le conduire au cimetière. Ce n’est que pour le cinquième et dernier défunt que l’abbé Soetens fit « la totale » : le chemin de la maison à l’église, la célébration de la messe de funérailles puis la route vers le cimetière…

Hubert Wattier

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