Visite ad limina des évêques belges : petit journal de bord

Les évêques belges sont en pèlerinage à Rome du 20 au 26 novembre 2022. Plusieurs fois reportée, cette visite au cœur du Vatican est aussi et surtout une importante session de travail, de réflexion et de rencontres pour présenter un état des lieux des diocèses de Belgique.

Comme nous l’expliquait Mgr Harpigny dans son message du 7 octobre dernier, « la visite ad limina Apostolorum consiste en une visite sur les tombes des apôtres Pierre et Paul, à Rome, durant laquelle les évêques rencontrent l’Évêque de Rome, Successeur de Pierre, ainsi que les chefs des dicastères – des ministères chargés d’un aspect de la mission de l’Église – pour avoir des entretiens sur les différents rapports demandés par Rome sur chacun des diocèses. (…) La visite dure une semaine. Chaque jour, les évêques célèbrent une liturgie dans un lieu différent : la basilique Saint-Pierre, la basilique Saint-Jean-de-Latran, la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs, la basilique Sainte-Marie-Majeure, et d’autres lieux, selon les années. »

  Lundi 21 novembre

La première journée de la visite ad limina a été bien remplie. Très tôt dans la matinée, les membres de la Conférence épiscopale belge se sont rendus à la basilique Saint-Pierre. C’est le cardinal De Kesel qui a présidé la célébration (lire l’homélie de Jozef De Kesel). Plusieurs rencontres ont eu lieu dans la journée, qui s’est terminée par une réunion interne.

Notre évêque, Mgr Harpigny, a lui dû patienter un peu avant d’entamer son pèlerinage romain. Pour cause de vol annulé dimanche soir, il n’est en effet arrivé à Rome que lundi en toute fin d’après-midi : « Mon avion de ce dimanche a été annulé, je suis donc revenu à Tournai et j’ai pris l’avion du lundi ». Peu avant 19h, il nous écrivait brièvement : « Je suis dans ma chambre à la Domus Sanctae Martha’s depuis une demi-heure. J’aurai des nouvelles de mes confrères au souper. » La visite allait donc commencer activement dès le mardi pour Mgr Harpigny, invité à célébrer la messe mardi matin à la basilique Saint-Jean-de-Latran.

© Photos Geert De Kerpel

  Mardi 22 novembre

Mgr Harpigny a commencé la journée à Saint-Jean-de-Latran, la «Cathédrale» du pape, où il a présidé la messe.
Et le mardi s’est terminé par la célébration des vêpres depuis l’église Saint-Julien des Flamands, un temps présidé par le cardinal De Kesel.

© Photos Tommy Scholtès

  Mercredi 23 novembre

Après la pluie battante et le vent froid de mardi, Rome s’est baignée d’un soleil d’automne radieux ! C’est l’évêque d’Anvers, Mgr Johan Bonny, qui présidait l’eucharistie du matin à Santa Maria Maggiore, l’un des édifices faisant partie du pèlerinage des sept églises à Rome et la seule des quatre basiliques papales de Rome dont la structure est restée intacte. Le pape François nourrit un lien particulier avec cette basilique : après chaque voyage à l’étranger, il se rend sur l’autel de Marie et y place un bouquet de fleurs.

L’ordre du jour est une fois de plus chargé de réunions et de discussions avec les responsables du Vatican.

(D’après un petit compte-rendu de Geert De Kerpel, porte-parole du cardinal De Kesel)

  Jeudi 24 novembre

Quatrième jour de visite: énormément de réunions au programme avec les fonctionnaires du Vatican et leurs employés.

La journée a débuté comme chaque jour par une célébration eucharistique, cette fois-ci dans l’église de «Campo Santo dei Teutonici e dei Fiamminghi». Le Campo Santo est accessible aux habitants des pays situés sur le territoire de l’ancien Saint Empire Romain, donc aussi aux Belges. Les gardes suisses accordent l’entrée pendant les heures d’ouverture sur présentation d’une carte d’identité belge. L’archevêque belge François-Xavier de Mérode notamment y est enterré. En 2015, un mendiant belge, mort à Rome, y a aussi trouvé sa dernière demeure, avec la permission du pape François. Et début 2018, un deuxième sans-abri belge a été enterré au Campo Santo après avoir passé trente ans dans les rues à Rome.

La célébration avec tous les évêques belges, entre autres, était présidée par Mgr Lode Aerts dans la troisième langue nationale, l’allemand.

Les évêques ont terminé leur journée par une consultation «inter dicastères», c’est-à-dire avec les responsables des différents dicastères, une toute nouvelle initiative du pape François. Ce n’est en effet que la semaine dernière que cela a eu lieu pour la première fois avec les évêques allemands, lors de leur visite Ad Limina.

(D’après une publication de Geert De Kerpel, porte-parole du cardinal De Kesel – © Ph. G. De Kerpel et T. Scholtès)

  Vendredi 25 novembre

Le point d’orgue de cette cinquième journée de visite était la rencontre avec le pape François. Chacun avait révêtu l’habit de sa charge : en rouge pour le cardinal, en violet pour les évêques, à l’exception de Mgr Lode Van Hecke, ancien abbé d’Orval, qui a opté pour son habit trappiste.

C’est dans la bibliothèque pontificale qu’a eu lieu le rendez-vous. Accueillis chaleureusement par le pape François, les évêques échangeront avec lui pendant deux heures. À l’issue de cette rencontre, chacun a reçu un cadeau, dont une médaille commémorative et un livre.

En fin de journée, c’est avec un temps gris et maussade que les évêques se sont rendus à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs pour une célébration présidée par Mgr Patrick Hoogmartens.

Dans ce sanctuaire bâti sur ordre de l’empereur Constantin sur les lieux de la sépulture de saint Paul, l’évêque d’Hasselt a rappelé dans son homélie la foi que Paul portait au Christ, fondant et encourageant de nombreuses communautés chrétiennes. C’est dans cette basilique majeure que, des siècles durant, de nombreux catéchumènes se sont rassemblés avant d’entrer dans la communauté des premiers chrétiens, la « communauté des saints ». Mgr Hoogmartens a souligné : ‘Suivons maintenant la trace de tant de saints et de martyrs, qui témoignent du Seigneur, le Vivant, qui a bouleversé leur vie ‘.

Au terme de la célébration, les évêques se sont recueillis en silence sur le tombeau de l’apôtre, dans la crypte.

La journée s’est poursuivie au sein de l’ambassade de Belgique auprès du Saint-Siège. À l’invitation de l’ambassadeur, la communauté belge de Rome et la presse s’étaient rassemblés afin d’écouter Mgr de Kesel résumer cette visite Ad limina.

(D’après une publication de Geert De Kerpel, porte-parole du cardinal De Kesel – © Ph. G. De Kerpel)

  Samedi 26 novembre

La visite Ad limina se termine et les évêques rentrent peu à peu chez eux. Ceux qui étaient toujours présents ont célébré dans la matinée dans l’église titulaire du Cardinal De Kesel.

Comme le rappelle Geert de Kerpel dans son compte-rendu de la journée, « chaque cardinal est titulaire d’une église dans le diocèse de Rome lors de sa création. Une coutume qui remonte au 7ème siècle. L’église de notre cardinal est la Santi Giovanni e Paolo, également appelée Santi Giovanni e Paolo al Celio, en raison de son emplacement sur la colline de Coelius . La belle basilique mineure est dédiée au duo de vénérés martyrs Jean et Paul qui ont été martyrisés à mort en 362. L’église a été construite sur ordre du sénateur Pammachius sur les restes de la maison où vivaient ces saints. Elle est desservie par les passionistes, dont le fondateur, Paul de la Croix , est également enterré dans cette église. A côté se trouve la Maison Générale de l’Ordre. »

Ainsi s’est terminée cette visite, dont la fin coïncide avec le début de l’année liturgique, ce dont Mgr de Kesel n’a pas manqué de parler dans son homélie.

(D’après une publication de Geert De Kerpel, porte-parole du cardinal De Kesel – © Ph. G. De Kerpel)