Bataille de Fontenoy: se souvenir ensemble
Mgr Harpigny a présidé ce samedi 13 mai 2023 la messe de commémoration de la bataille de Fontenoy.
Un peu d’histoire
En 1740, un conflit éclate en Europe suite à la contestation de la Pragmatique Sanction, document par lequel l’empereur Charles VI du Saint-Empire Romain Germanique lègue l’empire à sa fille Marie-Thérèse d’Autriche. La guerre qui s’ensuit va durer jusque 1748 et verra s’opposer deux coalitions: Prusse, Bavière et France contre Autriche, Grande-Bretagne, Provinces-Unies et Russie.
Au printemps 1745, la ville de Tournai est assiégée par l’armée française. Une armée de coalisés menée par le duc William de Cumberland, composée d’Anglais, d’Autrichiens et de Néerlandais, arrive pour les déloger. Les deux armées se rencontrent sur le champ de bataille le 11 mai à Fontenoy, près d’Antoing. Côté français, le roi Louis XV et son fils aîné, le dauphin Louis, sont présents. Cette bataille s’achève par une victoire française. La ville de Tournai se rendra à l’armée française le 22 mai suivant.
278 ans plus tard
Cette commémoration, organisée par l’ASBL Fontenoy 1745 et la Fabrique d’église, aurait dû avoir lieu il y a trois ans, pour le 275e anniversaire de la bataille. Mais la Covid en a décidé autrement et a contraint les organisateurs à repousser l’événement à cette année 2023. Une quarantaine de personnes étaient présentes malgré ce report.
Comme le disait Alain Bonnet (président de l’ASBL Fontenoy 1745 et secrétaire de la Fabrique d’église Saint-Michel) dans son mot d’introduction, l’objectif de cette soirée était de commémorer, ou autrement dit de «se souvenir ensemble». «Se souvenir ensemble des soldats morts durant cette guerre sur la plaine de Fontenoy, se souvenir des habitants du village qui ont dû à deux reprises enterrer sur place les milliers de victimes de cet affrontement, se souvenir de cette église fortifiée par l’armée française et détruite par l’artillerie anglaise.»
Construire la paix
Lors de son homélie, Mgr Harpigny a souhaité rappeler l’importance de «construire la paix». «On se rend compte aujourd’hui que malgré tant d’efforts faits en Europe depuis la 2e guerre mondiale, on vit toujours avec des conflits armés, et ce qu’il s’est passé en février 2022 en Ukraine est un témoin de cette difficulté que nous avons de vivre ensemble en construisant la paix. Cela rappelle que vivre en paix peut très vite être altéré. L’importance n’est pas seulement d’essayer de calmer les conflits mais de construire la paix.»
Un moment de silence et un dépôt de gerbes au pied de la croix celtique érigée sur l’esplanade d’Irlande ont clôturé cette commémoration.
Marie Lebailly (cadre historique) et Ninon Cuvelier
